mardi 4 septembre 2018

VMC double flux et isolation phonique entre étages

Qu'est ce que la VMC et pourquoi l'utiliser ?

Il y a beaucoup d'articles sur les blogs, forums et autres pages pro sur le sujet de la Ventilation Mécanique Contrôlée. De toutes ces lectures dont je vais vous donner quelques liens, je retiens ces quelques points :
1. La ventilation d'un bâtiment neuf étanche à l'air est indispensable en RT2012 (c'est quoi ça ? -> lisez l'article du blog sur le sujet)
2. Cette ventilation ne peut que difficilement être réalisée "naturellement"- c'est-à-dire en ouvrant les fenêtres - notamment en période froide, cela serait simplement inefficace
3. Il est possible de ventiler avec une vmc simple flux "hygroréglable", la solution la plus couramment utilisée, avec l'inconvénient de devoir percer des trous de taille assez importante dans les menuiseries... Or ceci est incohérent avec le confort hivernal et l'étanchéité demandée par la RT2012. Du coup lors des mesures d'étanchéité à l'air de la RT2012 les trous des fenêtres sont scotchés pendant le test pour être à nouveau ré-ouverts après ce test...
4. La solution idéale pour garder étanchéité et ventilation efficace est la vmc double flux (vmc DF) correctement mise en oeuvre
5. La mise en oeuvre habituelle par la plupart des professionnels du batiment en France est incorrecte, inefficace au mieux, contre-productive et bruyante au pire
6. Il ne faut pas se fier aux rendements et aux vmc qui suivent la norme francaise NF uniquement. Ces rendements sont irréalistes. Les rendements donnés par les mesures du Passiv Haus Institut sont plus réalistes quoique eux même théoriques (ils ne prennent pas en compte l'installation et d'inévitables défauts d'étanchéité)
7. Une bonne installation est essentielle, jusque dans les petits détails (nature des gaines, emplacement, coudes, longueurs, raccordements, etc.) pour optimiser une vmc et la rendre non bruyante
8. Acheter une vmc DF de qualité moyenne ou bas de gamme est une mauvaise idée, dans ce cas mieux vaut une simple flux hygroréglable
9. Ce qui fait la différence sur les vmc DF c'est notamment la qualité des matériaux utilisés (roulements, matériaux isolants, etc.) mais aussi l'étanchéité de l'ensemble, la qualité des échangeurs, éventuellement l'électronique/domotique utilisée
Voici quelques liens pour approfondir le sujet :
- en tout premier deux bons dossiers de fiabitat, un des rares sites commerciaux qui fournisse une bonne information : dossier étanchéité à l'air et dossier VMC double flux
- ensuite un blog tenu par un passionné qui a réalisé un travail incroyable et impartial sur le sujet, une longue lecture indispensable en autoconstruction ou auto-installation : blog choix et installation d'une VMC DF

Comment réaliser son installation ?

Il y a grosso modo deux solutions :
1. faire réaliser l'installation ET acheter la vmc chez un pro. C'est la solution la plus généralement adoptée, les revendeurs faisant tout pour vous déconseiller de faire votre installation. C'est logique, c'est sur les accessoires de l'installation qu'ils vont gagner le plus d'argent (gaines, "plénums", etc.)
2. réaliser sa propre installation et d'acheter sa vmc directement en Europe du Nord à un tarif imbattable. Il faut tout de même relativiser, il est quasiment impossible de s'en sortir pour moins de 1200 € avec un vmc df de qualité hors accessoires...
L'économie réalisée entre les deux est considérable, dans notre cas nous passons d'un devis à 5000 € avec une vmc de qualité douteuse à 2000 € tout compris avec une très bonne machine à environ 1500 € ...
Nous avons donc commencer par faire réaliser quelques devis qui nous laissaient dubitatifs avant de tomber sur le blog de ce passionné de vmc. Grâce à ses conseils pertinents et adaptés à notre cas, nous avons pu définir le passage des gaines, leurs diamètres, leurs longueurs et courbures, leur raccordement aux collecteurs, le raccordement entre collecteurs et vmc , etc...
Je ne remercierai jamais assez Pierre pour le temps qu'il a passé à nous conseiller sur cette installation ! Il est à l'écoute des auto-constructeurs...

Notre installation

Dans notre cas, la vmc sera située en partie haute du garage, car c'est un appareil qui prend beaucoup de place et qui peut devenir bruyant en cas de ventilation forte (beaucoup de monde, etc.). Nous avons prévu un trou dans notre mur entre garage et wc de l'étage pour le passage des grosses gaines en diamètre 160 qui relient la vmc et les collecteurs. Pierre nous conseille d'installer entre les deux un système de pré-filtration fait maison avec des filtres standards qui permettrons une économie substantielle sur les frais de changements de filtres.
La prise d'air de la vmc se fera sur le mur est avec une gaine de gros diamètre (TPC 160mm) en légère pente vers l'extérieur juste sous le débord de toit. La sortie de l'air vicié se fera normalement en toiture directement au dessus de la vmc. Il est possible dans les deux cas d'utiliser de bêtes tuyaux de plomberie en pvc au diamètre 160mm.
Le petit souci avec la vmc choisie pour l'instant vient du fait qu'elle a des "piquages" (trous de branchement) au diamètre 150mm... il va donc falloir ruser pour trouver les bons réducteurs...
Il faut en effet savoir que les constructeurs se gardent bien de vous dire que vous aurez des frais de changement de filtres propriétaires (ils doivent être copains avec les fabricants d'imprimantes :) allant jusqu'à 300 € / an ...
L'idéal serait de placer la vmc en espace chauffé, mais un espace semi chauffé comme notre garage est acceptable.
Emplacement de la vmc au nord, pré-filtration et collecteurs ensuite

Réseau de gaines qui partent des collecteurs, en bleu insufflation et en rouge extraction

Réseau de gaines du rdc qui passeront dans l'espace entre plafond et plancher définitif

Emplacement des futurs collecteurs dans le wc, Pierre a même pensé où mettre le PQ :)

Espace du plancher d'étage et isolation phonique

Nous sommes encore à l'étape théorique, mais voici le plan de notre future isolation phonique entre étage et rdc.
En bas j'ai représenté le haut des solives du rdc, vient ensuite notre plancher actuel de 22mm qui servira de support à un isolant phonique à base de laine de bois, le "phaltex". Les lambourdes qui reposeront sur le phaltex seront posées "flottantes" c'est à dire sans liaison avec le plancher actuel. C'est ce système qui permet d'éviter au mieux les bruits solidiens.
On peut visualiser où passeront les gaines de vmc de diamètre 75mm quand même. Ces gaines annelées double peau sont les mêmes que celles que nous avons utilisées pour les réseaux en extérieurs (gaines "TPC"). De la lecture de nombreuses discussions sur divers forums, il ressort que les gaines annelées "spécial vmc" n'ont pas de différences significatives avec leurs cousines "TPC", hormis la couleur blanche et leur prix... plus que triplé :)
Couronne de gaine double peau TPC 75mm
Nous attendons maintenant de terminer les cloisons, les enduits de finitions intérieurs, avant de pouvoir s'attaquer à cette étape de passage des gaines sur le sol. Il restera deux coffrets à réaliser en placo à l'étage pour l'insufflation d'air en hauteur et bien sûr la mise en place de bouches reliées à de simples coudes de plomberie pvc.
L'utilisation d'osb en sous couche est indispensable pour la salle de bain, car une dalle sèche en fermacell ou autre ne peut pas être posée directement sur un solivage. En outre pour le reste de l'étage, les grandes plaques de l'osb (2.50 x 1.20m de mémoire) permettent de limiter les flexions des lambourdes. Nous avons acheté ces dernières (sapin brut en 70x90 cm en 4m) en juillet et elles attendent bien rangées et sanglées à l'ombre de perdre le maximum de leur humidité...