Enfin la paille !
Cela faisait un an que nous étions sur ce projet et plus d'un mois que la paille nous attendait sagement à l'abri. Le chantier participatif organisé pendant la semaine et le concours d'ami venus nous aider a permis de grandement avancer le chantier.
Ces moments conviviaux sont aussi l'occasion de rencontrer d'autres personnes, de partager nos expériences, former quelques novices, mais aussi découvrir d'autres avis, des regards critiques sur notre manière de faire. L'occasion de tester de nouvelles techniques, de nouvelles idées...
Empiler des bottes de paille c'est en fait assez simple, il suffit de les "persuader" de rentrer dans leur emplacement (1.5 cm plus étroit que les bottes), de les caler au dessus avec un liteau vissé et de passer à l'étage supérieur.
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| La "persuasion" |
Avec des bottes de 110cm, on pourrait vite croire qu'il est possible de monter un immeuble en quelques jours. Oui mais... à chaque jointure de bottes, il faut prévoir un espace correspondant aux montants qu'il faut bien sûr combler... en paille. Ce rembourrage peut prendre beaucoup de temps. Nous avons pu tester une technique efficace avec nos brins de paille un peu courts : il s'agit de tordre des galettes en longueur et de les pousser au fond des emplacement avec des liteaux en procédant par couches successives et en laissant dépasser les brins de paille très serrés. Ceux-ci seront passés à la débroussailleuse par la suite, ce qui laisse un mur très plein et régulier.
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| Rembourrage de l'espace entre bottes |
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| Les brins de paille qui dépassent sont bien visibles |
Un autre problème à gérer : certains montant sont irréguliers ou plus étroits, il va donc falloir faire des découpes dans les bottes, sans compromettre la stabilité de celles-ci. Ces découpes se font à la "scie alligator" ou à la disqueuse, ou à la tronçonneuse. Ce travail est assez long et délicat, les bottes ainsi préparées doivent être "recousues" et sont plus fragiles lors de la mise en place. Un bon exemple est celui des angles qui demandent en général un traitement spécial pour une bonne étanchéité. Dans notre cas, un des angles comporte plusieurs doubles montants pour plus de solidité, un autre enserre des bottes verticales qui sont serrées par des liteaux horizontaux, l'angle de la botte étant prédécoupé pour qu'elle rentre dans le montant.
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| La meuleuse permet de découper un angle de botte |
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| L'angle se monte peu à peu et est comprimé au fur et à mesure |
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| Serrage définitif |
Un autre point important : autour des menuiseries, les précadres doivent être complétés par un cadre qui traverse l'épaisseur complète du mur. La plupart des chantiers paille utilisent du "trois plis" un matériau assez cher qui correspond à des planches en lamellé collé, que nous faisons découper à 40cm de large (épaisseur de nos murs). Viennent ensuite de longues découpes pour ne pas perdre l'équerrage tant délicat de nos précadres et de nombreuses vérifications. Il faut enfin combler l'espace des futures fenêtre avec des bois en croix pour résister à la poussée exercée par les bottes de paille sous peine de ne plus pouvoir caler les menuiseries par la suite.
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| Les pré cadres des menuiseries larges sont prolongés dans l'épaisseur du mur et surmontés d'un "linteau" en bois de grosse section |
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| Le reste des pré cadres est réalisé en trois plis, autour desquels il faudra venir également combler les espaces en paille |
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| Des croix sont fixés dans les pré cadres pour empêcher la déformation de ceux ci. On distingue à droite l'angle renforcé en double montants |
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Il faut bien sûr également gérer la météo qui devient capricieuse, nous espérons qu'elle nous permettra de finir la façade ouest la plus exposée avant les douches automnales...
